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Lavane Murphy
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13 mai 2015

A six mois de la présidentielle: Ouattara devenu indéfendable chez Hollande

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La majorité des Ivoiriens doivent-ils attendre Paris pour voir leur désir de changer de gouvernement s’accomplir ? Que peut faire Hollande pour arrêter l’infernal cycle des arrestations arbitraires et les inadmissibles atteintes aux droits de l’homme ? Pour des sources généralement bien informées, la réponse du président français dépendra des rapports de force sur le terrain, comme au Burkina Faso, même si pour deux raisons essentielles, le cas Ouattara relève désormais d’un dossier indéfendable.

Si Laurent Gbagbo passait pour être infréquentable aux yeux de François Hollande, alors secrétaire général du parti socialiste, le cas Ouattara relève, lui, d’une question strictement indéfendable. Les missi domici du chef de l’Etat dans le microcosme français dont le fameux avocat François Mignard sustenté par divers moyens, y compris comme avocat de la Côte d’Ivoire dans le cadre des procès à la CPI, est désormais en difficulté sur le dossier Ouattara. Idem pour le ministre des affaires étrangères François Fabius, bien connu pour ses prises de position pro-Ouattara. Lui est avant tout émasculé par son collègue de la défense Jean-Yves Le Drian mais sa défense est devenue intenable au fur et à mesure de la gouvernance Ouattara et des atteintes inqualifiables dont il se rend coupable. Car cinq ans après la crise postélectorale, la réconciliation tarde toujours à venir. Pour Paris, c’est un échec. Du coup, la Côte d’Ivoire est redevenue un sujet de vive préoccupation à l’Elysée à quelques mois de la présidentielle. Certes, à la différence de Sarkozy, le président français garde une omerta de rigueur sur les affaires internes de la Côte d’Ivoire, au point parfois d’écœurer les populations en lutte. Pis, son discours à Abidjan, à l’occasion de sa visite d’Etat a laissé des traces. Le président français s’était alors montré un ardent défenseur de Ouattara, raillant de manière totalement effrontée les leaders nationaux qui s’amuseraient à boycotter les élections générales. Cela dit, il y a aussi le Hollande de Dakar qui a clairement montré qu’il avait bien compris l’enjeu des événements qui se jouaient en Côte d’Ivoire et partout en Afrique ou des dirigeants frappés par leur constitution les modifient pour se rendre éligibles. Un tel Hollande avait d’ailleurs sorti Alassane Ouattara de ses gonds, lequel s’était réfugié dans une posture de souverainiste qu’on ne lui connaissait pas, lui l’internationaliste. Plusieurs mois après ces échanges vifs, c’est le calme plat. Depuis, les partisans de Ouattara dorment sur leurs deux oreilles et assurent que le président français est un soutien sans faille d’Alassane Ouattara. Pas pour le camp des démocrates emprisonnés par centaines depuis 2011 et qui ne sait plus à quels saints se vouer. Hollande est-il donc devenu le soutien passif de Ouattara ? Ne réagissant guère aux atteintes massives aux droits de l’homme et à la justice des vainqueurs que toutes les ONG internationales dénoncent désormais ? 
Les sources parisiennes sont plutôt formelles. Pour elles, Hollande ne fera pas un coup d’Etat en Côte d’Ivoire. La France est bien profondément gênée par ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et il n’est pas question que le président remplace un gouvernement installé par la droite même si c’est de la pire des manières. A l’inverse, le président français exècre néanmoins le chef de l’Etat ivoirien pour deux raisons essentielles. A commencer par son amitié pour Nicolas Sarkozy. Ce dernier menace en effet dans les sondages l’actuel président français qui va devoir demander à rempiler aux prochaines présidentielles françaises. Avec l’arrivée de Sarkozy dans la campagne, les mallettes ivoiriennes prendraient toutes la direction du QG de l’UMP. Ce qui, assurément, n’est pas de bon augure. Mais il y a également le discours d’Anyama qui a laissé des traces. Ce jour-là, Alassane Ouattara qui y inaugurait une route a affirmé que plus personne ne sera extradé à la CPI. Ce discours, en rupture avec toutes les promesses internationales auraient fortement déplu à ses soutiens traditionnels, y compris à Hollande. Cela dit, la position du chef de l’Etat français dépendra avant tout de la détermination des Ivoiriens sur le terrain. Comme ce fut le cas au Burkina Faso. La suite, elle, est désormais connue. Plusieurs officiers militaires français ont en effet réitéré que Paris ne sera pas concernée par les luttes de pouvoir qui pourraient avoir lieu à l’occasion de la présidentielle d’octobre. En Côte d’Ivoire, le colonel Ludovic Pinon a indiqué que les militaires français ne se mêleront pas des problèmes des ivoiriens. D’une part parce que telle n’est plus leur mission, mais d’autre part parce que les militaires français ne sont plus sous mandat de l’ONU. Le colonel Pinon assure même que si le gouvernement ivoirien venait à demander leur intervention, François Hollande prendrait dans ce cas « une décision politique », assure-t-il. La principale leçon de l’histoire, c’est que cinq ans après son arrivée au pouvoir, Ouattara n’a plus les soutiens qui avaient forcé le destin pour lui. Et c’est déjà une bonne chose. 

Par Sévérine Blé 

In Aujourd’hui 
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Commentaires
S
seul le peuple de cote d'ivoire pourra dire oui ou non à l'action du président Ouattara, et non la France. alors l'opposition a intérêt à convaincre le peuple par son programme de gouvernement que de faire de leur opposition le TSO ( tout sauf Ouattara).parce que Ouattara lui à un programme et ses réalisations sont vues au sus et au vue de tous. <br /> <br /> alors wait and see.
J
La balle est dans le camp des démocrates Ivoiriens épris de paix. Il faut que nos taisions nos querelles internes, nous unir et agir comme le proverbe wè qui dit : Lorsque vous cherchez des termites autour d'une termitière et qu'un kaka est constaté dans les environs, veuillez mettre des feuilles pour le couvrir afin de prendre les délicieuses termites. Que les Ivoiriens mettent ensemble leur intelligence sans distinction de parti politique, ethnique et religieux pour chasseur ce dictateur de Dramani qui met tous les Ivoiriens dans la misère. La pauvreté, l'insécurité, l'abus de pouvoir, la précarité sont le partage quotidien de tous les Ivoiriens. C'est le lieu de féliciter l'opposition dans sa coalition pour le changement.
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