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Lavane Murphy
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19 juin 2015

Côte d’Ivoire : L’HOMMAGE DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN A MAITRE COULIBALY LANCINE GON

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La conviction politique, lorsqu’elle est portée par un idéal puissant, résiste toujours aux convulsions et pressions de tout genre. Dans son livre autobiographique « Côte d’Ivoire, au cœur du bois sacré », publié en 2005 chez l’Harmattan, Coulibaly Lanciné Gon écrit lui-même ceci en page 5 : « … tout ce qui est debout se couchera …. la mort, ce passage obligé, ne saurait donc constituer une raison suffisante pour falsifier l’histoire ».

   L’histoire  de Me Lanciné Gon avec Laurent Gbagbo et le Front populaire ivoirien a commencé précisément le 5 février 1989. Ce jour là, Laurent Gbagbo, alors Secrétaire Général du FPI, parti clandestin, arrive au cabinet de Maître Lanciné Gon Coulibaly, Avocat inscrit au Barreau d’Abidjan  après avoir frappé en vain aux portes de plusieurs avocats ivoiriens pour la défense de son camarade Innocent Anaky  Kobenan. Anaky arrêté le 20 novembre 1988 à l’issue du Congrès constitutif du FPI à Dabou. Séance tenante, Lanciné Gon, avec courage et détermination, ouvre une chemise au nom d’Anaky. Mieux, l’avocat déclare à Laurent Gbagbo qu’il est très heureux de voler ainsi au secours d’une personne injustement détenue, surtout dans une affaire qui lui est confiée, selon ses propres termes, « par un patriote courageux qui, pour ses idées, n’a pas craint la prison et l’exil ».

    Lanciné Gon,  que rien ne prédisposait du reste à un tel engagement, venait ainsi, dans le contexte ambiant du parti unique triomphant, de se libérer, avec force et courage, pour être le porte-voix des sans voix en Côte d’ivoire. Lui, le dernier des fils du Patriarche  Peleforo Gon Coulibaly dont on connait pourtant l’alliance historique tissée avec le PDCI-RDA de Félix Houphouët-Boigny. Dès lors, la vie de Lanciné ne sera plus jamais un cours d’eau tranquille. Mais l’avocat a toujours su refaire surface dans les moments de grandes difficultés.

   Le 23 juin 1990, après le retour de la Côte d’Ivoire au multipartisme, c’est à Korhogo que les quatre leaders de la Gauche démocratique, Laurent Gbagbo, Francis Vangah Wodié, Bernard Zadi Zaourou et Bamba Moriferé se retrouveront au balcon de la résidence Chigatta  de Lanciné Gon, pour lancer la déclaration historique de Korhogo, scellant ainsi la Coordination de la gauche ivoirienne. Ce, malgré toutes les interdictions, entraves, menaces et intimidations du pouvoir PDCI. Répondant aux interpellations du  préfet d’alors de Korhogo, le colonel Emile Constant Bombet, Lanciné Gon, de manière tranchante,  déclarera ceci : «… Nous sommes des citoyens libres dans un pays que nous voulons libre et démocratique. Nous ferons notre devoir de citoyens responsables ; que les assassins fassent le leur ».
    Depuis cette date, Me Lanciné participera à toutes les tournées d’implantation du FPI dans tout le Nord du pays avant de diriger le Comité national de campagne de Laurent Gbagbo contre le président Houphouët-Boigny, lors des présidentielles du 28 octobre 1990. Trois jours plus tard, avec un courage inédit,  il introduira  auprès de la Cour Suprême ivoirienne, un recours en annulation contre l’élection de Félix Houphouët-Boigny, pour irrégularités flagrantes dans le déroulement du scrutin.

    Comme on peut le constater, Me Lanciné on aura résisté jusqu’au bout avant de fléchir momentanément face aux pressions de toutes parts pour retourner au Parti familial du PDCI-RDA, le 14 novembre  1990. Emportant avec lui tous les candidats FPI aux législatives dans le Nord  du pays. Au cours de ce repli, Lanciné Gon gardera un profil des plus corrects avec ses amis du FPI. Elu maire de Korhogo, il accueillera même Laurent Gbagbo lors de la Fête de la liberté du FPI célébrée à Korhogo et apportera une contribution financière discrète pour l’organisation de la manifestation. 

    En 2002, lorsqu’est advenue la rébellion du Nord, Lanciné Gon n’a pas été épargné. Sa résidence à Korhogo a été pillée et littéralement détruite. Les plus chanceux des pillards encore  en vie, qui avaient osé pénétrer dans sa chambre, sont aujourd’hui loin de disposer de toutes leurs facultés pour témoigner devant le tribunal de l’histoire.
    
   En 2010, Lanciné reviendra dans le sillage  de la majorité Présidentielle, la LMP, pour soutenir Laurent Gbagbo lors des  élections présidentielles, au moment où le RDR ratissait à la pelle tout le Nord. Son neveu, Dr Issa Malick Coulibaly sera le Directeur National de Campagne (DNC) du candidat Laurent Gbagbo. Ce soutien apporté à son ami Laurent Gbagbo coûtera cher à Lanciné : après le 11 avril 2011, il subira un autre pillage, celui de sa résidence d’Abidjan Cocody. 

Dans la crise profonde qu’a traversée le FPI, son parti, Lanciné  Gon, en homme des situations difficiles, participera à plusieurs tentatives de conciliation avant de conduire lui-même l’ultime rencontre infructueuse du 8 décembre 2014 avec Affi N’Guessan, alors président du FPI. 

   Dans cette crise inutile qui a secoué notre Parti, Me Lanciné Gon a clairement pris position en faveur de Laurent Gbagbo, son compagnon de tous les temps. Il était présent à Mama, au 3ème Congrès extraordinaire du FPI. Et le président Laurent Gbagbo, plébiscité président du Parti, l’a nommé Vice-président en charge de la Politique du gouvernement.

     Un homme politique, selon Laurent Gbagbo, doit laisser des traces sur son parcours. Lanciné Gon aura marqué positivement son passage sur la terre des hommes. L’on nous apprend qu’il avait de nouveau décidé de témoigner. Il venait d’achever le manuscrit de son deuxième livre autobiographique avec pour titre : « La vie après la chute du FPI ».

    Coulibaly Lanciné Gon, l’élégant prince de la cité du Poro, qui arpentait les rues de Korhogo lors des grandes parades sur ses attributs de cheval blanc, ne retrouvera plus la terre de ses ancêtres. Il a été pris dans l’étau infernal des conflits d’intérêt mal contenus. Il ne reverra plus  Laurent Gbagbo et ses camarades de lutte, toujours sur la brèche. Mais pour avoir déblayé les sentiers et montré l’exemple de la combativité, de l’endurance et de l’engagement, Lanciné laisse à nous tous un précieux héritage consigné sûrement dans son livre à paraitre : celui de la vie après la chute. 
Adieu Lasso ! Adieu Maître ! 
Adieu camarade Président !
Ton combat pour la Liberté et la Démocratie demeure plus que jamais engagé.
Va et repose en paix !

Fait à Abidjan, le 18 juin 2015

Pour le Front populaire ivoirien
Le Secrétaire Général Adjoint, 
Porte-parole  par intérim 
Koné BOUBAKAR

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