Obscurantisme et obscurité en Côte d’ivoire
Elles sont comme des noces barbares aux lendemains desquelles de paisibles citoyens découvrent subitement qu’ils ont été dépouillés de leur dignité tandis que d’autres se rendent compte qu’ils sont de véritables cocus de l’histoire. Les supercheries les plus ignobles qui se sont déroulées sous nos yeux ont fait déjeuner abondamment et continuent d’égayer les raouts de quelques coteries. Cette poignée de nos compatriotes vit, danse, mange, boit à grands frais et avec fracas sur le dos de la république.
Les autoproclamés redresseurs de tous les torts qui auraient été faits aux nordistes de notre pays par les autres peuples de la Côte d’ivoire n’ont pas encore posé d’actes de développement visibles dans le nord. Ferkessédougou, Odienné, Bouna, Korhogo, Boundiali, pour ne citer que ces villes-là, capitales des différentes unités rebelles combattantes, sont aussi pauvres sinon plus pauvres et plus sales qu’avant le 19 septembre 2002, début de la pire escroquerie de notre histoire récente.
Naguère, les rebelles de Dramane Ouattara avaient embouché leurs trompettes. Et sur ordre de leur maîtres à penser français qui avaient réussi le même coup de la fibre ethnique au Rwanda, ils ont d’abord crié à l’ostracisme, catégorisé les citoyens de notre pays en deux blocs distincts. Ensuite ils ont chanté le refrain du délaissement économique de leur région. Enfin ils ont utilisé des armes létales afin de rompre le cadre de vie harmonieux que nous ont légué nos ancêtres pour parachever leur coup d’état. En faisant voler en éclats nos singuliers attributs d’harmonie naturelle, les rebelles, analphabètes pour la plupart, ont plongé des régions entières de la Côte d’ivoire dans le même obscurantisme qu’eux.
Un âne demeurant toujours un âne quand bien même vous lui mettriez une valise de livres sur le dos, Tuo Fozié, le premier porte-parole de la rébellion que nous avions vu dans les médias n’est pas devenu un lettré. Il est resté à l’état de nature. Brutal et bête à jamais. Issiaka Ouattara qui se fait appeler Wattao a beau fréquenter les académies militaires les plus réputées au monde aux frais de la république, cela n’a pas fait de lui ni un as des mathématiques ni un maître en orthographe, encore moins un habitué des cercles littéraires. Mettez des valises de livres sur un âne et il restera tel quel, disais-je. Nos ancêtres n’affirmaient-ils pas par expérience que le bout de bois ne devient jamais un crocodile quelque soit la durée de son séjour dans la rivière?