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Lavane Murphy
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14 août 2015

Côte d’Ivoire: Un pays dévalué !

 

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« Hum ! La Côte d’Ivoire est tombée, hein ! » Cette indignation, on l’entend de plus en plus de la bouche des Ivoiriens devant les faits accomplis. Lorsque le 11 janvier 1994, après le décès du premier Président de la République, Félix Houphouet-Boigny le 7 décembre 1993, la France a procédé à la dévaluation du franc Cfa, l’on croyait certainement que cette perte de valeur se limiterait à la seule monnaie. Aujourd’hui, en 2015, c’est le pays entier, la Côte d’Ivoire, qui est dévalué.

Un pays où un juge a même délivré un certificat de nationalité un dimanche. Un pays où la violence politique a fait son entrée, brisant la sacralité de la vie. Un pays qui a connu son premier coup d’Etat le 24 décembre 1999. Qui a vécu des tentatives de coup d’Etat pendant la transition. Qui a été violemment attaqué le 19 septembre 2002. Une tentative de coup d’Etat qui échoue et se mue en rébellion sanglante. Un pays pillé, envahi et divisé en deux pendant au moins huit (8) ans. Un pays « mélangé », rendu « ingouvernable » durant près d’une décennie par les mêmes génies du chaos. Un pays qui va à la présidentielle malgré la présence d’une rébellion en armes. Un pays où un homme est fait candidat exceptionnel grâce aux armes et à l’article 48 de la Constitution.

Un pays où la fraude électoral peut vous glacer le sang. Où le responsable de la première institution électorale se retrouve seul, dans le Qg de campagne d’un candidat où, devant la caméra d’une télévision étrangère, il inverse les résultats de la présidentielle en faveur du propriétaire du Qg. Un pays où l’Onu s’est compromise dans la certification mensongère en donnant la victoire d’un candidat à un autre. Un pays où la communauté internationale a préféré l’asphyxie bancaire, l’embargo sur les produits pharmaceutiques, la guerre, les bombardements intenses de la résidence du Président de la République et la tuerie massive, au recomptage des voix.

Voilà un pays dont le chef de l’Etat sortant, attaqué par une rébellion armée, est lui, déporté à la Cour pénale internationale (Cpi). Pourtant les pires criminels qui ont versé le sang des innocents pendant une décennie, sont promus et narguent leurs victimes. « Hum ! La Côte d’Ivoire est tombée, hein ! » Un pays où les forces nationales, formées à la régulière, sont désarmées et que seules leurs adversaires, anciens rebelles, ayant gagné par procuration la guerre, détiennent véritablement les armes de la République.

Un pays où plus de 300 mille dozo, chasseurs traditionnels accourus de toute la sous-région ouest-africaine pour participer à la guerre postélectorale de 2011, ne sont pas soumis au processus de désarmement. Un pays où des villages entiers (Yrozon-Duékoué) sont rayés de la carte pendant la rébellion où la guerre. Où le seul 29 mars 2011, les rebelles pro-Ouattara massacrent 800 civils (Carrefour-Duékoué) sans que cela n’intéresse les autorités judiciaires.

Un pays où les arrestations, les emprisonnements et gels des avoirs des opposants sont le programme de gouvernement. Un pays dont les exilés politiques et autres refugiés à l’étranger n’ont jamais été si nombreux. Un pays où un candidat n’est pas éligible mais fait un forcing. Un pays dont la nationalité est distribuée à la va-vite. Un pays avec plus de 26 % d’étrangers pourtant accusé de xénophobie. Un pays avec « une croissance appauvrissante » et où le pouvoir ne considère pas l’opposition. Un pays si dévalué que l’argent ne circule pas parce qu’il file à l’extérieur. Un pays… « Hum ! La Côte d’Ivoire est tombée, hein ! »  

Germain Séhoué

gs05895444@yahoo.fr

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